Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


10 décembre 1761 (3) : Les sœurs Planström : déposition Patissier :
[En marge : 7e [témoin] et d[ernie]r, r[écolé] c[onfronté]]

Jean Joseph Patissier, agé de quarante ans, cocher [derriere?] au service du s[ieur] Paulet, loueur de carrosse, d[emeuran]t a Paris, rue du Bacq, p[aroi]sse S[ain]t Sulpice [...] depose [...] qu'il n'a aucune connoissance de faits portez en la plainte, si ce n'est qu'il y a eu un an environ, l'été d[erni]er, le deposant a conduit de Paris le s[ieur] de Bragelongne, son epouse, sa fille, la dame de Pelletot et une demoiselle de Montargis en Normandie dans les terres du s[ieur] de Pelletot ; qu'ils sont arrivés d'abord a Rouen, et de la a Dieppe ; que M[onsieu]r de Bragelongne a pris a Dieppe des huissiers, des [...] et des grenadiers, par lesquels ainsy que par un particulier, que le deposant a apris ensuitte avoir été élevé dans la maison a être soldat aux gardes francoises, il s'est fait accompagner jusque dans la par[oi]sse de Pelletot ou led[it] s[ieur] de Bragelongne a descendu avec toute son escorte a la porte du chateau de Pelletot ; qu'alors le deposant a ranger son carrosse ; que le s[ieur] de Bragelongne et toutte sa suite, ainsy que le deposant [...] dans le carrosse ont passé trois ou quatre nuits dans le chateau de Pelletot qui est en fort mauvais ordre, n'y ayant presque en aucun endroit ny chassis ny croisées et la plupart des planchez étant éfondrez ; qu'il est vray que le deposant a entendu dire que la compagnie qu'il menoit étoit entrez par une croisée dont on avoit enfoncé le volet, mais que le deposant n'en a rien vû, étant occupez a ses travaux et son carrosse ; qu'une dame qui etoit dans le chateau a qui le deposant a entendu nommer la dame de Pelletot ayant parue etonnée de cette descente, le s[ieur] de Bragelongne et la dame de Pelletot que le deposant avoit conduit, luy avoient repondu qu'ils ne demandoient que le carrosse pour eux et leur suitte, qu'il y avoit assez de lits dans la maison pour eux tous, que cependant cette femme et ses enfants se sont retirez et ont été coucher chez un fermier, mais qu'ils vinrent dans le jour aud[it] chateau ou on leur faisoit politesse, jusqu'à ce que trois ou quatre jours après, ils y sont revenûs avec la marechaussée a l'aide de laquelle ils en ont fait chasser le s[ieur] de Bragelongne et toutte sa compagnie de telle façon qu'ils ont été obligez d'y laisser [...] du jardin qu'ils avoient [...] pour leur diné ; que ce jour là ils sont repartis pour Dieppe, lequel s[ieur] de Bragelongne et ses gens ont chargé la voiture de paquets, de hardes, meubles et papiers, le deposant ignorant s'ils les avoient tiré du chateau de Pelletot ou si c'etoient les memes qu'ils avoient portez avec eux ; que de retour a Dieppe led[it] s[ieur] de Bragelongne a fait differente courses chez les magistrats, qu'ensuitte ils sont allé[s] a Sevis, ont descendu chez le curé du lieu ou le s[ieur] de Bragelongne a fait venir du monde, et qu'ils n'y ont resté que deux heures ou environ ; ensuitte de quoy ils sont sortis, ont couché en route, sont revenus a Dieppe ou ils ont encore passé quelques jours pour arranger leurs affaires, de la sont revenus a Rouen ou ils ont couché une nuit et sont revenus a Paris ou led[it] s[ieur] de Bragelongne a appellé une dame [...] qui a aidé a déchargé les paquets [...] [A requis salaire, taxé quarante sols] (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 19).
Jean-Joseph Patissier est le dernier témoin de l'addition d'information (cf. 19 novembre 1761 (1).

Le 30 janvier 1762, lors du récolement, il ne modifiera rien de sa déposition (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 20).

Le même jour, lors de la confrontation avec la demoiselle de Planström :
[Aucun reproche]
[Lecture deposition et récolement]
L'accusée a dit qu'elle convient d'avoir eté à Pelletot et Sevis pour l'execution de l'arrest du Parlement qu'elle a obtenu contre son mary, qu'elle est entrée par la porte et non par la croisée, et qu'elle n'a emporté aucun meuble ny papiers.
Le temoin, en soutenant sa deposition veritable, a dit que par meubles, il n'a entendu parler que de malles et autres choses necessaires pour un voyage et qui peuvent se transporter sur un carrosse, qu'a l'egard des papiers, en a vû emporter mais il se peut faire que ce soit des papiers que le s[ieu]r de Bragelongne ou l'accusée avoient apportés (AN, Y 10237, dossier Planstrom, pièce 21).

Le même jour, lors de la confrontation avec le comte de Bragelongne :
[Aucun reproche]
[Lecture déposition et récolement]
L'accusé a dit qu'il ne disconvient pas de la deposition de temoin, qu'au reste il se rapporte au procès verbal qui a eté fait en execution de la sentence de Dieppe, lequel proces verbal opere toute decharges convenables (AN, Y 10237, dossier Planström, pièce 22).

Le témoin est également évoqué dans le factum du comte de Bragelongne (cf. [Décembre] 1762 (2)).
Abréviation
  • AN : Archives nationales.
Courcelle (Olivier), « 10 décembre 1761 (3) : Les sœurs Planström : déposition Patissier », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n10decembre1761po3pf.html [Notice publiée le 23 août 2012].