Messieurs Camus, Le Monnier, et Celsius se chargèrent d'aller faire les observations sur Kakama ; ils partirent le samedi matin avec deux domestiques et six matelots ou soldats, qui se relayaient pour porter sur leurs épaules, le quart de cercle de deux pieds. Peu de temps après nous descendîmes tous de la montagne avec M. de Maupertuis, pour regagner nos bateaux au bord du fleuve : nous en avons laissé deux pour les Messieurs qui étaient allés à Kakama, et nous nous sommes embarqués dans les autres pour monter vers Cuitaperi. Nous avons mis pied à terre aux cataractes de Matka et de Wůojenna ; il a même fallu transporter par terre une partie des bagages et instruments. Nous ne sommes arrivés qu'à 9 heures du soir à Caïnunkyla, un des premiers hameaux de la paroisse d'Oswer Torneå, qui commence à la cataracte de Wůojenna. De là, en montant vers le Nord, l'espace de six ou sept lieues, le fleuve est fort large, rempli de quantité d'îles, couverte d'herbe que l'on fauche. Les deux bords du fleuve sont assez garnis d'habitations, qui sont environnées de quelques prés très verts, de petites pièces de très bel orge à épi rond, et de seigle ; ils ont aussi en plusieurs endroits du houblon pour faire la bière ; quelques-uns sèment du chanvre, mais à peine croît-il à la hauteur de deux pieds. Après nous être un peu reposés, et avoir mangé du lait à Caïnunkyla, nous en sommes partis à 10 heures ; nous avons été en bateau encore près d'une lieue, après quoi nous avons quitté le fleuve, pour nous rendre à travers les bois et les rochers au haut de Cuitaperi, où nous ne sommes arrivés que le dimanche à trois heures du matin (Outhier 44, pp. 61-62).
Courcelle (Olivier), « 14 juillet 1736 (1) : Niwa – Cuitaperi », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n14juillet1736po1pf.html [Notice publiée le 3 octobre 2007].
