Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


1 juillet 1747 (2) : La marquise du Châtelet (Paris) écrit à Jacquier :
Je suis, je vous l'avoue, fort occupée de mon Newton [C. 50], mais il n'y a point de diversion plus agréable que celle de vous écrire [...]. Le premier livre est presque tout imprimé, il y aura quelque commentaire, mais il ne sera pas perpétuel. Il sera dans le second volume à la suite du troisième livre, et ne roulera que sur le système du monde et les propositions du premier livre qui y ont rapport. [...] M. Cléraut et M. d'Alembert sont après le système du monde, ils ne veulent pas avec raison se laisser prévenir par les pièces des prix. Mon commentaire sera principalement un extrait du mémoire de M. Cléraut sur cela, et alors il est sûr qu'il sera de quelque utilité, car vous savez que l'Académie fait attendre bien longtemps ses mémoires (D 3549).
Les 14-15 avril 1748, Devaux écrit à Mme de Graffigny :
Votre ennemie [la marquise du Châtelet] ne daigna pas nous honorer de sa présence. Elle resta dans sa chambre sous prétexte qu'elle avait à corriger des épreuves qui devaient partir par la poste. Savez-vous qu'on imprime un de ses livres ? C'est une traduction de Newton avec un des notes de sa tête (Graf. 1233, n10, vol. 9, p. 62).

Le 5 juin, la marquise du Châtelet écrit à Saint-Lambert :
Si je vais à Cirey cet automne ou tout à l'heure, il faudra que je revienne ici cet hiver pour voir M. de Richelieu et pour mon Newton qui est une affaire très précieuse et très essentielle pour moi. Je ne puis travailler à présent tant j'ai la tête à l'envers, je ne fais que végéter, et je ne sens que je suis capable de penser et de sentir que parce que je vous aime (D 3659).

Le 16 juin :
Je quitte toutes mes affaires, et mon livre qu'il faut bien que vous ayez la justice de regarder comme une affaire parce que c'est une très essentielle pour moi. Ce livre est attendu, promis, commencé depuis deux ans, ma réputation en dépend, il n'était assurément rien moins que nécessaire de l'entreprendre, mais il est indispensable de le finir, et de le bien faire, et c'est un ouvrage dont ce qu'il me reste à faire demande le plus grand recueillement et la plus grande application (D 3672).

Le 22 :
Je n'ai pu faire une ligne de mon Newton depuis que je suis ici, je n'ai pensé qu'à vous [...] Il est 5 heures du matin, je me meurs, ma santé dépérit, mais mon amour augmente (D 3675).

Le [2 septembre] :
Newton ne m'est plus de rien, je ne puis m'appliquer surtout depuis qu'il est lundi, les premiers jours j'avais plus de courage (D 3750).

Le [1]1 janvier 1749, Voltaire (Cirey) écrit au comte et à la comtesse d'Argental :
[Madame du Châtelet] vient d'achever une préface de son Newton, qui est un chef d'œuvre. Il n'y a personne à l'Académie des sciences qui eût pu faire mieux. Cela fait honneur à son sexe et à la France (D 3844).

La marquise du Châtelet évoque encore la gestion de C. 50 dans sa correspondance avec Jacquier (cf. 15 février 1749 (3)).
Abréviation
  • C. 50 : Newton (Isaac), Principes mathématiques de la philosophie naturelle, par feue Madame la marquise du Châtelet, G.-É. du Châtelet trad. et éd., A. Clairaut éd., Paris, Lambert, 1759, 2 vol., in-4° (iv)-xviii(vi)-437 p., 9 pl. ; (iv)-180-299 p., 5 pl [20 décembre 1745 (1)] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [[? juillet 1734]] [Plus].
Références
Courcelle (Olivier), « 1 juillet 1747 (2) : La marquise du Châtelet (Paris) écrit à Jacquier », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n1juillet1747po2pf.html [Notice publiée le 17 mai 2010].