Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


7 septembre 1743 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Euler :
Monsieur,

Je serais confus d'avoir tant tardé à répondre à vos deux dernières lettres [perdues, dont celle du [c. 8 juin 1743 (1)]], si j'avais été jusqu'à présent digne des belles recherches dont elle est remplie. Mais depuis plusieurs mois ma santé a été si faible que j'ai été obligé de quitter toute occupation scientifique un peu forte, et telle est assurément la recherche des problèmes auxquels vous vous appliquez.

M'étant trouvé un peu mieux ces jours ci, j'ai lu et fort goûté ce dont vous me faites part quoique je n'ai pas été cependant ni en force ni en humeur de suivre vos calculs. J'ai abandonné cette matière depuis le commencement de l'année et comme j'ai vu à peu près sur cette matière tout ce que je souhaitais, du moins parce qu'il faut faire une fin à tout, je ne trouve plus dans ces recherches de quoi me piquer assez pour quitter quelques autres recherches qui m'intéressent davantage et qui suffisent au peu de tête et de loisir que j'ai actuellement.

Au reste vos problèmes ne m'étaient pas inconnus, je croyais même les avoir imaginés le premier et je les avais donnés à l'Académie [C. 30] à la fin de l'année passée [cf. 22 décembre 1742 (1) et 2 mars 1743 (1)] et comme je n'ai pas actuellement le courage de comparer ce que j'avais fait avec vos recherches je vais vous transcrire ce que j'en ai et vous le comparerez vous-même si vous vous en souciez. [maths, C. 30, « Première solution », pp. 30-31, fig. 21 NDE].

J'ai demandé à M. de Maupertuis, ainsi que vous m'en avez chargé, des nouvelles de la […] [déchirure] réforme que le roi de Prusse doit donner à son Académie, mais il n'en sait aucune, et apparemment que les affaires générales de l'Europe empêchent le roi de Prusse de penser à de pareils établissements. Au reste, malgré la langueur où la société de Berlin est actuellement, vous me ferez toujours plaisir en cas que mon livre [C. 29] vous soit parvenu actuellement d'en faire l'usage dont je vous avais prié. Mais ce que je souhaite avec bien plus d'ardeur, c'est d'en savoir votre sentiment.

Nos astronomes remarquent depuis quelque temps quelques variations à l'obliquité de l'écliptique mais ils n'y voient rien de relatif à la comète. Quant à la question du prix de 1745, voici comment elle est énoncée dans le programme : La meilleure manière de trouver l'heure en mer par observation, soit dans le jour soit dans les crépuscules, et surtout pendant la nuit quand on ne voit pas l'horizon [cf. 24 avril 1743 (1)]. Le reste du programme grossirait inutilement cette lettre.

J'ai l'honneur d'être avec l'estime la plus parfaite, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Alexis Clairaut.

7 septembre 1743 (O IVA, 5, p. 149).
La réponse d'Euler est perdue.

Clairaut réécrit à Euler le 19 février 1744 (cf. 19 février 1744 (1)).
Abréviations
Référence
  • Euler (Leonhard), « Correspondance de Leonhard Euler avec A. C. Clairaut, J. d'Alembert et J. L. Lagrange », Leonhardi Euleri Opera Omnia, IV A, vol. 5, Ed. Juskevic A. P. et Taton R., Birkäuser, Basel, 1980 [4 mars 1739 (1)] [16 mai 1739 (1)] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 7 septembre 1743 (1) : Clairaut (Paris) écrit à Euler », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n7septembre1743po1pf.html [Notice publiée le 1 mars 2010].