Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


20 décembre 1763 (2) : Clairaut (Paris) écrit à Jean III Bernoulli :
Vous n'avez pas besoin de rapporter de grands faits d'armes pour rendre vos lettres intéressantes. Il suffit de vous avoir connu pour prendre part à tout ce qui vous regarde. D'ailleurs vous en parlez d'une manière qui serait agréable même pour ceux qui n'auraient pas conçu toute l'amitié que j'ai pour vous. Une seule chose manquait à votre lettre pour me faire un plaisir complet, c'était de m'apprendre quel sort le roi [de Prusse, cf. 13 octobre 1763 (1)] vous faisait, mais vous ne le saviez pas vous-même. Et je n'ai pu qu'en augurer heureusement par la réception gracieuse de ce prince. Vous m'avez fait un grand plaisir en m'apprenant que S. M. vous avait demandé si je vous avais vu. Quelque philosophe que l'on soit, on est toujours charmé d'être connu de ces gens-là. Et quand ils joignent aux qualités de leur état, celle d'être philosophe eux-mêmes, nous ne croyons pas avoir dérogé à la philosophie pour un peu d'amour-propre qu'ils nous donnent.

Pour revenir à nos semblables, il y a des gens qui diraient à nos moutons (mais nous n'en sommes pas non plus sans être pareils à ceux dont nous parlions), j'ai fait beaucoup de plaisir à toute notre petite société en y montrant votre lettre. On [v]ous souhaite toutes sortes de prospérités. MM. du Séjour [Dionis du Séjour] surtout vous font mille compliments et sont bien charmés de l'amitié que leur parent M. Heron vous a montrée. Ce que l'on nous a dit ici de l'aveu qu'il a été obligé de faire avant d'être admis à l'audience du roi est bien plaisant.

J'ai fait usage du petit extrait de la falcidie [(Bernoulli 63)] que vous connaissez en y joignant un petit préambule où j'ai annoncé que vous étiez digne du nom de Bernoulli [Journal des sçavans, janvier 1764, pp. 26-30]. J'espère que vous m'instruirez de ce que vous ferez pour le soutenir, et il ne nous manquera jamais pour cela que du temps. Je souhaite que l'emploi que vous donnera Sa Majesté ne vous [déchirure] pas du goût que vous avez pour les mathématiques. Mais quelque parti que vous preniez, je prendrai toujours le plus grand intérêt à vos succès.

Je suis avec un attachement plein d'estime et toute la considération possible, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Clairaut.

Paris, 20 [décem]bre

J'adresse cette lettre à M. Euler que je crois plus connu que vous à la poste. Faites-lui bien mes compliments, et dites-lui que j'ai bien des choses à lui dire sur sa lettre [cf. 18 octobre 1763 (1)] et que je m'en acquitterai incessamment [cf. 6 janvier 1764 (1)].

[Adresse] À Monsieur / Monsieur Jean Bernoulli / le fils, chez M. Euler de l'Académie / royale des sciences de Berlin etc. / À Berlin (Boncompagni 94b).
Clairaut répond à une lettre perdue de Jean III Bernoulli.

C'est la première pièce connue de la correspondance entre les deux hommes.

La réponse de Jean III Bernoulli est perdue.

Clairaut réécrit à Jean III Bernoulli le 4 juin 1764 (cf. 4 juin 1764 (1)).

Jean III Bernoulli, en découvrant l'Éloge de Clairaut :
L'Histoire de l'Académie pour 1765 est terminée par l'éloge de M. Clairaut [cf. 13 novembre 1765 (1)]. Je ne puis me résoudre à le tronquer (Bernoulli 71-74, vol. 1, p. 103).
Références
Courcelle (Olivier), « 20 décembre 1763 (2) : Clairaut (Paris) écrit à Jean III Bernoulli », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n20decembre1763po2pf.html [Notice publiée le 4 février 2012].