Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


24 mars [1739] : Voltaire écrit àThieriot :
Un des meilleurs géomètres [Clairaut NDE (Cl.)] de l'univers, et sans contredit aussi un des plus aimables hommes, quitte Cirey pour Paris ; et c'est la seule faute où tomba ce grand homme (Voltaire 29-34, vol. 53, p. 538).
L'éditeur confond avec Maupertuis (cf. 15 janvier 1739 (1), 21 mars 1739 (1), 7 avril 1739 (1)) (et D 1953), ce qui le conduira à une conjecture erronée en note d'une lettre de Voltaire à Dortous de Mairan du 24 mars [1741] :
Sans doute Clairaut, qui passa par Cirey, vers le mois de février 1739, avec Maupertuis et Bernoulli. Cl. (Voltaire 29-34, vol. 54, p. 302).

« Cl. » est Clogenson. Selon Beuchot :
Les notes de M. Clogenson se recommandent par l'exactitude. [...] Malheureusement les fonctions publiques absorbant tous ses moments dans des temps difficiles, il a mieux aimé abandonner l'entreprise que la mal continuer. [...] Au contraire, le résultat du travail de M. Clogenson se trouvait tellement conforme au mien, qu'avec la permission ou plutôt l'offre de cet honorable ami, j'ai presque toujours reproduit sa rédaction avec sa signature ; il m'est arrivé quelquefois de réduire ses notes. [...] Les notes de M. Clogenson sont signées Cl. (Voltaire 29-34, vol. 1, pp. xxv-xxvi, xxxv, xxxvii).

C'est sur cette lettre de Voltaire annotée par Clogenson que se base plusieurs fois Desnoiresterres, qui sera beaucoup suivi, pour indiquer à tort que Clairaut alla à Cirey :
Quelque temps après, ce fut le tour de Clairaut, « un des meilleurs géomètres de l'univers, et sans contredit aussi un des plus aimables hommes » qui venait tâter de l'hospitalité de Cirey [Voltaire, Œuvres complètes (Beuchot), t. LIII, p. 538. Lettre de Voltaire a Thiériot, le 24 mars 1739 NDA] Plus tard, nous verrons Voltaire le trouver trop aimable (Desnoiresterres 67-76, vol. 2, p. 244). Tout l'hiver de 1734, durant l'éloignement forcé de Voltaire, [Clairaut] s'était montré des plus assidus auprès de la jeune femme, qu'il ne venait pas voir autant qu'elle l'eût désiré. Cependant, à cette époque surtout, le cœur de la marquise était trop plein de Voltaire, pour qu'il fût possible d'admettre dans leurs rapports autre chose qu'un commerce parfaitement innocent. Quant à lui, loin de prendre ombrage, il s'engoue de Clairaut, lui fait fête à Cirey où celui-ci avait eu l'héroïsme, à l'exemple de Maupertuis, de visiter les deux amis : « Un des meilleurs géomètres de l'univers, écrit-il à Thiériot, et sans contredit aussi un des plus aimables hommes, quitte Cirey pour Paris
Et c'est la seule faute où tomba ce grand homme » [Voltaire, Œuvres complètes (Beuchot), t. LIII, p. 538. Lettre de Voltaire à Thiériot ; le 24 mars 1739. Vers de la Mort de César, act. H, scène IV NDA] (Desnoiresterres 67-76, vol. 3, pp. 277-278).
Abréviations
  • NDA : Note de l'auteur.
  • NDE : Note de l'éditeur.
Références
Courcelle (Olivier), « 24 mars [1739] : Voltaire écrit àThieriot », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n24marsco1739cf.html [Notice publiée le 21 juillet 2009].