Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


[c. octobre 1735] : Voltaire (Cirey) écrit des Discours en vers sur l'Homme :
IV. De la modération en tout

Hérosb de la physique, Argonautes nouveaux,
Qui franchissez les monts, qui traversez les eaux,
Dont le travail immense et l'exacte mesure
De la terre étonnée ont fixé la figure,
Dévoilez ces ressorts, qui font la pesanteur.
Vous connaissez les lois qu'établit son auteur.

b Messieurs de Maupertuis, Clairault, Le Monnier, etc. allèrent en 1736 à Torneo, mesurer un degré de méridien, et ramenèrent deux Lapones [cf. 20 septembre 1736 (3)]. Les trois couronnes sont les armes de la Suède, à qui Torneo appartient.

[…]

VI. Sur la nature de l'homme

Nos français à Quito cherchaient d'autres étoiles ;
Que Clairault, Maupertuis, entouré de glaçons,
D'un secteur à lunette étonnait les lapons.
La note citant Clairaut n'est présente que pour les éditions postérieures à 1748.

Après 1752 et la brouille avec Maupertuis, les vers du quatrième discours sont ainsi modifiés :
Courriers de la physique, Argonautes nouveaux,
Qui franchissez les monts, qui traversez les eaux,
Ramenez des climats soumis aux trois couronnes,
Vos perches, vos secteurs, et surtout deux Laponesb ;
Vous avez confirmé dans ces lieux pleins d'ennui
Ce que Newton connut sans sortir de chez lui.
Vous avez arpenté quelque faible partie
Des flancs toujours glacés de la Terre aplatie.
Dévoilez ces ressorts, qui font la pesanteur.
Vous connaissez les lois qu'établit son auteur (Voltaire 68-, vol. 17, pp. 494-495, 520).

La note d'un autre éditeur sur les Lapones :
[Maupertuis] ramena réellement deux Suédoises. Elles s'appelaient Plaiscom [Planström] : il ne manqua pas de les convertir [cf. 15 mai 1740 (1)]. Une d'elle se fit religieuse [cf. 23 juin 1746 (1)] ; l'autre épousa un gentilhomme de Normandie [cf. 10 décembre [1745]], qui lui intenta, en 1762 [entre 1761 et 1763 !, cf. 20 mars 1761 (1)], un de ces procès que les hommes raisonnables entreprennent rarement, parce qu'ils ne peuvent y gagner que la confirmation juridique d'un titre qu'on est toujours humilié de porter, quoique l'exemple de Sylla, de Pompée, de César, et de Marc-Aurèle, pût consoler l'amour propre (K[ehl]) (Voltaire, « Discours en vers sur l'Homme », Voltaire 29-34, vol. 12, p. 78).

Une note de Voltaire sur le même sujet :
C'était deux filles de Tornéa, qui étaient sœurs. Le père commença un procès criminel contre Maupertuis ; mais on ne put du cercle polaire envoyer un huissier à Paris (Voltaire, « Dialogue d'un Parisien et d'un Russe », Voltaire 29-34, vol. 14, p. 180).

Voltaire évoque aussi les Lapones dans Micromégas (cf. 13 juin 1737 (1)).
Références
Courcelle (Olivier), « [c. octobre 1735] : Voltaire (Cirey) écrit des Discours en vers sur l'Homme », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/ncococtobre1735cf.html [Notice publiée le 1 septembre 2007, mise à jour le 24 avril 2009].