Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


17 mars 1764 (1)
M. Clairaut a commencé la lecture d'un 3e mémoire sur les objectifs à double refraction (PV 1764, f. 63r).

Gallica

Il s'agit de « Troisième mémoire sur les moyens de perfectionner les lunettes d'approche, par l'usage d'objectifs composés de plusieurs matières différemment réfringentes », HARS 1762 (1764), Hist., pp. 160-169, Mém., pp. 578-631, 2 pl., alias C. 60 (Taton 76).

La lecture de C. 60 se poursuit les 21 (cf. 21 mars 1764 (1)), 28 (cf. 28 mars 1764 (1), 31 mars (cf. 31 mars 1764 (1)) et 4 avril (cf. 4 avril 1764 (1)).

Les deux planches de C. 60 sont gravées par Ingram et facturées 100 # (cf. 16 février 1765 (1)).

Le mémoire fait suite à C. 57 (cf. 1 avril 1761 (2)) et C. 58 (cf. 26 mai 1762 (2)), Clairaut ayant parallèlement traduit un mémoire de Klingenstierna [C. 59a, C. 59b] dans le Journal des sçavans (cf. [c. octobre] 1762).

Sur Antheaulme :
[En note] M. Anthaulme [Antheaulme], syndic des tontines, connu des savants par sa dissertation sur l'aimant, qui a été couronnée à Pétersbourg [(Antheaulme 60a), (Antheaulme 60b)], et par son goût pour l'optique, a adopté ce système d'objectif pour une lunette de 7 pieds, qu'il a pris la peine d'exécuter lui-même : cette lunette, célèbre par sa bonté, équivaut à des lunettes ordinaires de 30 ou 35 pieds [cf. Antheaulme] (C. 60, p. 613).

Sur de Létang :
Quand au premier des objectifs que je viens de décrire, il a servi à faire une excellente vérification de ma théorie, car M. de L'Estang [de Létang, cf. Létang], à qui je dois mon premier encouragement en optique, par les succès que mes recherches avaient eues entre ses mains, m'a procuré encore la satisfaction de savoir que l'objectif, que je regardais comme le plus parfait théoriquement, étaient aussi les meilleurs dans la pratique. Les objectifs qu'il a construits sur les principes de la solution précédente ont environ 27 pouc[es] 3 lig[nes] de foyer ; les rayons des deux surfaces convexe de la lentille de verre sont de 17 p[ouces] 4 l[ignes], et 5 p[ouces] 4 l[ignes] ; ceux du ménisque de cristal qui lui est accolés sont de 5 p[ouces] 5 l[ignes] et 4 pieds [cf. 24 mars 1762 (2), 31 mars 1762 (2)] [...] C'est un des deux premiers [de cette espèce d'objectifs] que M. de l'Estang, dont j'ai déjà parlé, a construit et avec beaucoup de succès. [...] C'est encore un de ceux [triple objectif] que M. de l'Estang a exécuté avec beaucoup de succès, même pour des lunettes de deux ou trois pieds. [...] aussi cette espèce d'objectif [un autre triple] a-t-il assez bien réussi entre les mains de M. de l'Estang, quoiqu'il ait paru un peu inférieur aux autres (C. 60, p. 615-616, 618, 628, 629).

Sur George :
[En note] Le sieur George a construit aussi un assez grand nombre d'objectifs suivant cette proportion, qui ont très bien réussi [cf. George] (C. 60, p. 618).

Une partie de ces recherches était prêtes depuis un certain temps (cf. 26 septembre 1761 (1), 19 juin [1761], 3 décembre 1761 (1)).

Boscovich avait noté l'annonce par Clairaut de C. 60 (cf. [c. 15 avril 1763]).

C. 60 est examiné en comité de librairie le 14 avril (cf. 14 avril 1764 (2)).

Devant la difficulté de se procurer du flint-glass en France, Macquer se propose pour essayer d'en fabriquer (cf. 11 avril 1764 (5)).

Clairaut projette de réunir toute son optique en un volume (cf. 23 février 1763 (2), 13 septembre 1763 (1), 16 janvier 1764 (1)).

Bailly publie un grand résumé des travaux de Clairaut en optique dans le Mercure (cf. Avril 1764 (1)).

Dans la Gazette littéraire de l'Europe :
Pendant que M. Euler à Berlin et M. Zeiher à Pétersbourg travaillaient à perfectionner cette nouvelle théorie, M. Clairaut en France s'est occupé du même objet et a porté dans ses travaux la sagacité et l'exactitude qui distinguent ce grand géomètre. Il avait rendu compte avec un grand détail, dans une dissertation publiée il y a plusieurs années, de la découverte de M. Dollond et de ce qui y a donné lieu, c'est-à-dire des recherches de M. Euler en 1747 et de la lettre de M. Klingenstierna sur le même sujet. Cette dissertation, imprimée dans les Mémoires de l'Académie des sciences, année 1756 [C. 57], une seconde insérée dans le volume suivant [C. 58], et une troisième [C. 60] qui va paraître, contiennent des expériences plus scrupuleuses que celles de M. Dollond, et toute la théorie nécessaire pour tirer le parti le plus avantageux, non seulement du flint-glass, mais de toute autre matière de même nature, c'est-à-dire la théorie qui enseigne à trouver les quatre surfaces sphériques que doit avoir un objectif composé pour représenter les objets peints à son foyer avec la plus grande précaution possible. Ce qui distingue surtout la théorie des objectifs que M. Clairaut a donnée, c'est la recherche des aberrations qui viennent des rayons obliques. Lorsqu'on avait cherché avant lui la peinture d'une partie quelconque d'un objet, on avait toujours supposé que le faisceau des rayons réfractés qui le produit était un cône circulaire comme dans le cas des rayons qui atteignent l'axe. Or la vraie forme de ces faisceaux, qu'il est absolument nécessaire de déterminer dans le problème des aberrations, rend ce problème très différend de ce que les mathématiciens l'ont crû jusqu'à présent. Aussi les résultats de M. Clairaut s'écartent-ils beaucoup de ceux de M. Euler et des autres géomètres qui ont traité la même matière.
M. Bailli [Bailly], de l'Académie royale des sciences, a donné cette année dans le Mercure d'avril 1er volume une Histoire de la découverte des nouvelles lunettes d'approche [cf. Avril 1764 (1)], et a rendu compte en même temps des confirmations que la théorie de M. Clairaut a reçues par le secours de plusieurs habiles opticiens qui ont construit des objectifs d'après cette théorie.
Le flint-glass n'est pas la seule matière que M. Clairaut ait jointe au verre commun. Il a fait construire quelques excellents objectifs où le verre est combiné avec du strass, qui est une matière plus chargée de plomb que le flint-glass, et qui paraît plus propre à la destruction des couleurs produites par la différente réfrangibilité des rayons. Elle a encore, suivant M. Clairaut, l'avantage important de rendre la construction des objectifs bien plus simple. Les trois premières surfaces réfringentes sont décrites du même rayon, et la quatrième est plane (Gazette littéraire de l'Europe, 2 mai 1764, pp. 200-213).

C. 60 est mentionné dans le Journal des sçavans, juin 1766, pp. 337-338 ou dans les Nova acta eruditorum, septembre-octobre 1767, pp. 425-440.

C. 60 et ses rapports avec (Alembert 61-80, vol. 3, Dix-septième mémoire) sont étudiés dans (Ferlin 08, pp. 165-170, 265-296) :
Clairaut [a] l'avantage [dans C. 60 sur (Alembert 61-80, vol. 3, Dix-septième mémoire] de ne pas avoir fait l'erreur de calcul sur l'expression de la coma. De plus, il a l'avantage d'avoir essayé de calculer la tache d'aberration hors-axe, alors que d'Alembert s'est refusé à le faire et à critiqué Clairaut là-dessus au début de son mémoire paru dans les MARS 1764 [(Alembert 64)]. Mais pour l'essentiel les deux théories sont équivalentes (Ferlin 08, p. 170).

D'Alembert évoque aussi C. 60 dans le Dix-neuvième mémoire (cf. 11 juillet 1764 (1)), et reprend et critique encore les travaux de Clairaut dans (Alembert 64) (Alembert 65f) et (Alembert 57) (cf. 29 janvier 1766 (1)).
Abréviations
Références
  • Alembert (Jean Le Rond, dit d'), Opuscules mathématiques, 8 vol., Paris, 1761-1780 [Klingenstierna] [4 mars 1739 (1)] [Plus].
  • Alembert (Jean Le Rond, dit d'), « Nouvelles recherches sur les verres optiques pour servir de suite à la théorie qui en a été donnée dans le volume 3 des opuscules mathématiques », HARS 1764, Mém., pp. 75-145, 1pl [Télécharger] [29 janvier 1766 (1)].
  • Alembert (Jean Le Rond, dit d'), « Nouvelles recherches sur les verres optiques pour servir de suite à la théorie qui en a été donnée dans le volume 3e des opuscules mathématique », HARS 1765, Mém., pp. 53-105 [Télécharger] [26 mai 1762 (2)] [Plus].
  • Antheaulme (), Dissertation qui a remporté le prix en 1760, au jugement de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, sur les questions proposées pour l'année 1758, Saint-Pétersbourg, 1760 [Antheaulme] [15 décembre 1763 (2)] [Plus].
  • Antheaulme (), Mémoire sur les aimants artificiels, qui a remporté le prix de physique de l'Académie impériale des sciences de S. Pétersbourg, le 6 septembre 1760, Paris, 1760 [Télécharger] [Antheaulme] [15 décembre 1763 (2)] [Plus].
  • Ferlin (Fabrice), Mille pages étonnantes et méconnues de d'Alembert sur les lunettes achromatiques et la vision, Thèse, Lyon, 2008 [24 juillet 1739 (1)] [1 avril 1761 (2)] [Plus].
  • Taton (René), « Inventaire chronologique de l'œuvre d'Alexis-Claude Clairaut (1713- 1765) », Revue d'histoire des sciences, 29 (1976) 97-122 [Télécharger] [13 avril 1726 (1)] [16 juillet 1729 (1)] [Plus].
Courcelle (Olivier), « 17 mars 1764 (1) », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n17mars1764po1pf.html [Notice publiée le 19 février 2013].