Alexis Clairaut (1713-1765)

Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)


23 décembre 1758 (1) : Clairaut et Bailly.
M[onsieu]r Bailly est entré et a leu un mémoire sur les apparences que doit avoir la comète prédite pour l'année prochaine [cf. 15 novembre 1758 (1)]. Messieurs l'abbé de La Caille et Maraldi ont été chargés de l'éxaminer (PV 1758, p. 964).

Gallica

La Caille et Maraldi remettent leur rapport le 10 janvier 1759 (PV 1759, pp. 4-5).

Bailly avait été élève du père de Clairaut, selon son frère Bailly de Saint-Paulin :
Un mathématicien, nommé Moncarville, avait un fils auquel il pria le père de Bailly de donner des leçons, tandis que lui-même enseignerait les mathématiques au jeune Bailly. Après avoir épuisé les connaissances de Moncarville, Bailly eut pour maître le père du célèbre Clairault [cf. Sans date (1)]. Quelques succès littéraires obtenus par l'un de ses amis, enflammèrent son imagination : à l'âge de 16 ans, il composa deux tragédies. La première, intitulée Clotaire, est puisée dans les premiers siècles de notre histoire, où la grossièreté des mœurs n'empêchait pas le raffinement des crimes : le sujet de la seconde est l'Iphigénie en Tauride. Bailly, détourné du théâtre par les conseils de Lanoue, rencontra dans le monde l'abbé Lacaille [La Caille], habile astronome, qui revenait des extrémités de l'Afrique où l'avait conduit l'amour de la science : il devint son élève et son ami (Bailly 21-22, vol. 3, p. 11).
[NDE ] En peu de temps, [Bailly] fut digne d'avoir des maîtres plus célèbres ; Clairaut et l'abbé La Caille devinrent successivement ses instituteurs (Bailly 21-22, vol. 1, p. iv).

Version d'Arago :
[Bailly] fit, peu de temps après, une de ces rencontres providentielles qui décident de l'avenir d'un jeune homme. Mademoiselle Lejeuneux cultivait la peinture. C'est chez cette femme artiste, connue plus tard sous le nom de Madame de la Chesnay, que La Caille vit Bailly. Le maintien attentif, sérieux et modeste de l'étudiant charma le grand astronome. Il le témoigna d'une manière non équivoque, en offrant, lui si avare de son temps, de devenir le guide du futur observateur, et aussi en le mettant en relation avec Clairaut (Arago 54-62, vol. 2, p. 254).

Arago se base visiblement sur la Bibliographie astronomique de Lalande :
Mlle Lejeuneux, qui fut ensuite Mme de la Cheynaye, s'occupait de peinture ; elle était amie de La Caille, et ce fut chez elle que je jeune Bailly fit la connaissance de cet illustre astronome : il n'en fallut pas davantage pour décider sa vocation vers les sciences, et dès l'année 1762 il présenta à l'Académie des observations de la Lune (Lalande 03, p. 731).

Bailly lit un deuxième mémoire sur la comète, (Bailly 68), (cf. 16 juin 1759 (1)), dont Clairaut rendra compte avec Le Gentil le 4 juillet 1759 (cf. 4 juillet 1759 (1)), et un troisième le 12 janvier 1760 (cf. 12 janvier 1760 (1)), dont Clairaut et Lalande rendront compte le 26 janvier (cf. 26 janvier 1760 (1)), Clairaut faisant partie du comité de librairie qui l'examine, avant qu'il ne soit « rendu à l'auteur devenu académicien » (cf. 9 février 1760 (1)).

Bailly travaille encore sur une comète, mais celle de 1762 cette fois, dont il donne à l'Académie l'observation le 26 juin 1762 (1) (examinée en comité de librairie où siège Clairaut le 10 juillet (cf. 10 juillet 1762 (3))) et la « théorie » le 24 (cf. 24 juillet 1762 (1)), ces deux mémoires formant (Bailly 63d), dont Clairaut et Lalande rendront compte le 30 (cf. 30 juillet 1762 (1)) (et que Bailly relira après être devenu académicien).

Parallèlement, Bailly utilise C. 41 et sa version encore inédite C. 412 dans un mémoire sur la Lune, (Bailly 63a), lu une première fois le 29 avril 1761, et relu le 16 février 1763 (cf. 16 février 1763 (1)).

Bailly lit un premier mémoire sur les satellites de Jupiter d'après la théorie développée dans C. 39, (Bailly 63b) (cf. 27 mars 1762 (1)), que Clairaut examine en comité de librairie (cf. 31 mars 1762 (2)), dont Clairaut et Lalande rendent compte le 8 mai 1762 (cf. 8 mai 1762 (1)), et que Bailly relira ultérieurement (cf. 9 mars 1763 (2)).

Bailly lit un deuxième mémoire sur les satellites de Jupiter, (Bailly 63c), le 11 décembre 1762 (1), que Clairaut examine en comité de Librairie (cf. 11 décembre 1762 (5)), dont Clairaut et Maraldi rendront compte le 8 janvier 1763 (cf. 8 janvier 1763 (1)), et que Bailly relira le 4 mai (cf. 4 mai 1763 (1)).

Bailly lit une troisième mémoire sur les satellites de Jupiter, (Bailly 63e), toujours en se basant sur les travaux de Clairaut (cf. 11 décembre 1762 (1)).

Clairaut est aussi du comité de librairie qui examine des observations de Bailly sur des oppositions de Mars et Jupiter (cf. 6 septembre 1760 (2), (Bailly 63a) (cf. 23 mai 1761 (4)), des observations astronomiques faites à Paris (cf. 8 mai 1762 (2)) et une observation de l'éclipse de Lune du 8 mai 1762 (cf. 10 juillet 1762 (2)).

La Connoissance des temps pour 1764 prend en compte ses travaux sur Jupiter (cf. 13 janvier 1759 (1)).

Bailly est nommé académicien le 27 janvier 1763 (cf. 20 janvier 1763 (1)).

Bailly rend compte au Mercure des travaux de Clairaut en optique (cf. Avril 1764 (1)), ce dont se souviendra la Gazette littéraire de l'Europe (cf. 17 mars 1764 (1)).

Bailly est chez le cardinal de Luynes pour observer une éclipse de Lune avec une lunette construite selon les principes de Clairaut (cf. 17 mars 1764 (1)) et une éclipse de Soleil en utilisant une version encore manuscrite de C. 412 (cf. 1 avril 1764 (1), 11 avril 1764 (1)), éclipse dont il parlera en assemblée publique (cf. 2 mai 1764 (3)).

Bailly est nommé rapporteur de C. 412 avec Lalande (cf. 11 avril 1764 (4)), Pingré étant substitué à Lalande (cf. 22 août 1764 (1)), le rapport étant remis le 5 septembre 1764 (cf. 5 septembre 1764 (2)), ce qui donne lieu à un certificat de Grandjean de Fouchy le 7 septembre (cf. 7 septembre 1764 (1)).

Par Bailly transite la pièce 2 pour le prix de 1764 (cf. 6 septembre 1763 (2)).

Clairaut et Bailly sont tous deux en état de juger l'édition du Nouveau traité de navigation de Bouguer (cf. 30 juin 1764 (2)).

Bailly assiste au service de Clairaut (cf. 18 mai 1765 (2)).

Après la mort de Clairaut, Bailly reprendra la théorie des satellites de Jupiter, (Bailly 66a, Bailly 66b), profitant de formules de Clairaut restées inédites, et croira détecter une erreur de traduction dans C. 50 (cf. 1766 (3)).

Bailly se souviendra de Clairaut auprès de Voltaire (cf. 29 janvier 1776 (1)).

Lalande mentionne Clairaut et Bailly à l'article « Perturbations » du Supplément à l'Encyclopédie (cf. 8 août 1759 (1)).

Bailly évoque souvent Clairaut dans son Histoire de l'astronomie moderne (Bailly 85) (cf. 3 septembre 1735 (1), 3 mars 1738 (1), 13 décembre 1741 (1), 15 novembre 1747 (1), 20 janvier 1748 (2), 17 mai 1749 (2), Dionis du Séjour, 9 juillet 1757 (1), 15 novembre 1758 (1), Décembre 1760 (1), 1 avril 1761 (2), 3 décembre 1761 (1), 27 mars 1762 (1), 17 mai 1765 (1), 1780 (3), 7 juillet 1782 (1)), y donnant même un portrait (cf. 1785 (1)).

Clairaut et Bailly ont été tous deux amis de Mme du Boccage (cf. Boccage).

Bailly est en correspondance avec le mari de la petite amie de Clairaut (cf. [c. juin] 1757 (2)).

Victorien Hervochon place leurs deux noms dans une poème (cf. 23 septembre 1877 (1)).

Les rapports de Clairaut et Bailly ont été romancés par Fernand-Laurent (cf. 1927 (1)).
Abréviations
  • C. 39 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionelle (sic) aux quarrés des distances... Pièce qui a remporté le prix de l'Académie impériale des sciences de Saint Pétersbourg en 1750..., Saint-Pétersbourg, 1752, in-4°, 92 p [Télécharger] [6 décembre 1750 (1)] [Sans date (1)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [Plus].
  • C. 41 : Clairaut (Alexis-Claude), Tables de la Lune calculées suivant la théorie de la gravitation universelle, Paris, Durand, Pissot, 1754, in-8° (iv)-xvi-102 p. 1 tab [Télécharger] [5 septembre 1753 (2)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [15 novembre 1747 (1)] [Plus].
  • C. 412 : Clairaut (Alexis-Claude), Théorie de la Lune, déduite du seul principe de l'attraction réciproquement proportionnelle aux quarrés des distances, seconde édition à laquelle on a joint des Tables de la Lune, construites sur une nouvelle révision de toutes les espèces de calculs dont leurs équations dépendent, Paris, Dessaint et Saillant, (mars) 1765, in-4°, viii-162 p., 1pl [Télécharger] [5 septembre 1764 (2)] [(7 novembre) 27 octobre 1737 (1)] [15 novembre 1747 (1)] [Plus].
  • C. 50 : Newton (Isaac), Principes mathématiques de la philosophie naturelle, par feue Madame la marquise du Châtelet, G.-É. du Châtelet trad. et éd., A. Clairaut éd., Paris, Lambert, 1759, 2 vol., in-4° (iv)-xviii(vi)-437 p., 9 pl. ; (iv)-180-299 p., 5 pl [20 décembre 1745 (1)] [(1 juillet) 20 juin [1731]] [[? juillet 1734]] [Plus].
  • HARS 17.. : Histoire de l'Académie royale des sciences [de Paris] pour l'année 17.., avec les mémoires...
  • Mém. : Partie Mémoires de HARS 17..
  • NDE : Note de l'éditeur.
  • PV : Procès-Verbaux, Archives de l'Académie des sciences, Paris.
Références
Courcelle (Olivier), « 23 décembre 1758 (1) : Clairaut et Bailly », Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765) [En ligne], http://www.clairaut.com/n23decembre1758po1pf.html [Notice publiée le 22 mai 2011].